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Et si le manque de ponts en mai était une aubaine pour votre restaurant ?

Cette année, le mois de mai était amputé de deux de ses quatre ponts habituels. Si certains restaurateurs ont enregistré un déficit de fréquentation, notamment sur le littoral, d’autres abordaient ce manque de jours fériés avec beaucoup plus de sérénité.

A Grenoble, les restaurants n’ont pas vu leurs clients fuir la ville pour les ponts. ©Presto’Comptoir

Un manque à gagner entre 20 et 30% pour la Côte d’Azur

Les bords de plage de la Côte d’Azur des 1er et 8 mai derniers ressemblaient à un dimanche normal de printemps : de nombreux clients avaient investi les terrasses pour profiter d’un déjeuner, bénéficiant des embruns de grande bleue. Une journée “satisfaisante mais sans plus”, que les restaurants de Nice auraient aimé reproduire si ces deux dates fériées étaient tombées un jour de semaine. “En ayant trois jours de repos consécutifs, les gens sont plus enclins à venir séjourner sur la Côte d’Azur. Pour ce mois de mai 2016, on estime le manque à gagner entre 20 et 30% par apport aux années précédentes”, confie Hubert Boivin, président de l’Umih Côte d’Azur.

Une fréquentation inférieure à 2016 en Pays de Loire

Un regret partagé à l’ouest de la France, sur le littoral du Pays de Loire : les restaurants ont eu aussi souffert d’un déficit de fréquentation. Selon le baromètre de conjonctures touristiques de l’Agence régionale, avec ces week-ends fériés raccourcis, les visiteurs ont boudé les bonnes tables des villes au bord de l’Atlantique, pour privilégier les sites à découvrir. Déjà pour le week-end de Pâques, les établissements de la région interrogés étaient 72% à constater une fréquentation  inférieure à l’année dernière sur la même période au mois d’avril.

« A Grenoble, on préfère les jours fériés entre décembre et mars »

Mais 80% des Français n’avaient pas l’intention de partir pour le 1er et le 8 mai 2016, selon la 20e édition de l’étude OpinionWay réalisée pour Mondial Assistance. Un chiffre qui n’a pas pénalisé tous les restaurateurs bien au au contraire. Après avoir bénéficié des nombreux passages des touristes amateurs de ski et autres sports de neige pendant l’hiver, Grenoble, au pied des Alpes enregistre une baisse de fréquentation habituelle dans ses restaurants au début du printemps. “En général, l’absence de ponts en mai nous permet de travailler normalement”, explique Michael Ferrara, le patron de Presto’Comptoir, une brasserie près de la gare. “Quand il fait très beau, les gens ont plutôt tendance à partir loin pour en profiter. Le soleil et les jours fériés m’enlèvent des clients qui fuient sur la côte. On ne demande pas la pluie non plus, mais à Grenoble, on préfère les jours fériés entre décembre et mars”, ajoute le restaurateur.

Mai 2015, un mauvais souvenir pour les restaurateurs de Saint-Etienne

A 200 kilomètres de la capitale des Alpes, le constat est équivoque chez Antoine Martinez, patron de Mon Jardin Secret et membre du bureau de l’Umih 42, représenant 200 restaurateurs dans la Loire. “Saint-Etienne n’est pas une ville de destination : quand il y a des ponts, les gens ont tendance à partir et les restaurants des bords de mer voient les clients affluer. Pour nous, le fait qu’il n’y en ait pas cette année est une bonne nouvelle. Mai 2015 avait été un très mauvais mois car il y avait un pont toutes les semaines et ce hasard du calendrier avait mis en danger plusieurs établissements de la ville.”

Difficile de recruter des extras

Pour les restaurateurs, les jours fériés permettent de lancer la saison estivale et de rôder leurs équipes. Mais cette période charnière met aussi l’accent sur la difficulté de recruter des extras, notamment pour le service, afin répondre à la hausse de fréquentation à l’approche de l’été. Selon les derniers chiffres de Pôle Emploi, 114 000 postes de chefs cuisiniers, serveurs et apprentis sont à pourvoir dans le secteur de la restauration, mais un établissement sur deux a du mal à trouver. L’absence de jours fériés en semaine a donc donné quelques jours de répis à certains restaurateurs. Ils ont pu continuer leurs recherches avant le week-end dernier, où de nombreux salariés ont préféré prendre un jour de repos et aller au restaurant à l’occasion du lundi de l’Ascencion.

Heba Hitti

Mise à jour le 12 décembre 2023

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