Gérer les réseaux sociaux de son restaurant : que dire et sur quel support ?
Co-fondateur de l’agence Refresh Room, David Sadik travaille avec de nombreux restaurants afin d’optimiser leurs stratégies sur les réseaux sociaux. Pour Zenchef, il délivre quelques conseils pour aider les restaurateurs à mieux communiquer.
Sur tous les réseaux sociaux existants, lequel doit être absolument maîtrisé par les restaurateurs ? Pourquoi ?
“Facebook est le réseau social dont les restaurants ne peuvent pas faire l’économie. Il concentre le plus de monde (32,7 millions d’utilisateurs mobiles par mois en France, selon Médiamétrie) et c’est là où il y a de latitude en termes d’outil pour favoriser l’engagement. Google + est également intéressant pour travailler le référencement de son restaurant sur internet.”
Quels réseaux sociaux doit-on utiliser pour un restaurant à concept ?
“Un compte Instagram a un réel intérêt visuel pour un restaurant. Si son restaurant a un concept mono-produit, un réseau social centré sur l’image peut montrer toute la palette de platspossible. En un coup d’oeil sur Instagram, le client peut ainsi avoir toutes les déclinaisons de ce produit. Le compte Instagram du restaurant peut devenir lui-même un concept avec l’utilisation de filtres particuliers pour les photos. Par ailleurs, il ne faut pas oublier qu’Instagram est le réseau social favori des hipsters qui sont souvent passionnés de gastronomie. C’est aussi le réseau social où sont mises en avant toutes les tendances organiques, healthy, bio, végétariennes, etc.”
« Il n’y a pas de hashtags miraculeux qui rendront le restaurant plus visible sur Twitter ou Instagram », DSaik, co-fondateur de l’agence The Refresh Room
Et pour un restaurant gastronomique ?
“Si c’est un étoilé, on imagine tout de suite de belles assiettes dressées, une brigade au taquet travaillant dans une cuisine clinquante. Pour moi, il ne faut pas se brider et rester uniquement sur Instagram. Si le restaurant fonctionne bien avec une renommée internationale, Twitter peut-être un réseau social bien adapté pour parler du chef ou de l’équipe car plus le ton est plus corporate.”
Comment choisir son hashtag (terme précédé d’un dièse) ?
“Première chose, je ne conseille pas d’utiliser des hashtags sur Facebook. Ensuite, il n’y a pas de hashtags miraculeux qui rendront le restaurant plus visible sur Twitter ou Instagram. Les restaurateurs doivent les créer en fonction de la cuisine proposée par leur établissement, en épousant la tendance dans laquelle ils s’inscrivent. Par exemple, les hashtags “bistronomie” ou “vegan” peuvent être pertinents. Il est possible d’utiliser des anglicismes aussi comme “healthy” (“sain” en français, ndlr) ou “foodporn” si on propose l’image d’un plat très alléchante.”
Snapchat et Pinterest sont-ils des réseaux sociaux intéressants pour des restaurants ?
“Pour un petit établissement, Snapchat et Pinterest demandent des niveaux de détails trop importants. Le risque est que les restaurateurs s’éparpillent. Par ailleurs, je pense que Snapchat n’est pas pertinent dans la mesure où ce réseau social cible les jeunes qui n’ont, pour la majorité. pas les moyens d’aller dans un restaurant traditionnel. Par contre, Snapchat peut être utilisé pour le lancement d’un nouveau concept éphémère, que ce soit un restaurant ou un plat. Pinterest peut également être une vitrine pour le restaurant.”
« Le mauvais contenu peut vite devenir contre productif« , David Sadik, co-fondateur de l’agence The Refresh Room
Outre le réseau social utilisé, quelle importance les restaurateurs doivent-ils accorder au contenu publié ?
“Le contenu, c’est le nerf de la guerre pour un restaurateur. Tout passe par l’image, mais il ne suffit pas de prendre une photo pour réaliser un contenu. Il peut s’agir de partager des articles en ligne, des actualités qui concernent directement le secteur d’activité ou la ville où est situé le restaurant, des informations qui nécessitent une veille. La réalisation de contenu demande aussi d’être anticipée afin d’avoir de quoi publier en permanence sur ses réseaux sociaux et donc de maintenir l’intérêt. Le mauvais contenu peut vite devenir contre productif : des photos de plats ratées, des clichés d’ambiance trop sombres, des coupures de presse illisibles, etc. Il ne faut également pas oublier de publier les opérations spéciales proposées par le restaurant ou encore les nouveautés.”
Comment les restaurateurs peuvent calculer leur retour sur investissement sur les réseaux sociaux ?
“Le ROI est difficile à mesurer. Il va varier d’un restaurant à un autre, car les deux établissements ne mettront pas en place les mêmes leviers, le même budget, n’auront pas la même notoriété naturelle, clientèle d’habitués ou visibilité au niveau de la presse. Le restaurateur qui part de zéro doit mettre en place une stratégie cohérente : créer les supports, recruter les fans, définir une stratégie éditoriale avec des contenus qui suscitent l’engagement, animer ses réseaux sociaux. Tout cela peut être assez lent.”
Un dernier conseil pour ceux qui souhaitent mieux gérer les réseaux sociaux de leur restaurant ?
“Prendre un prestataire externe pour la création de supports, la création, l’agrégation et la mise en ligne de contenus, la définition d’une ligne éditoriale cohérente, régulière et variée. Si le restaurateur décide de s’offrir les services d’un community manager, il est indispensable que ce dernier effectue une phase d’imprégnation dans le restaurant pour pouvoir proposer une solution clé-en-main à la croisée des chemins entre les relations publiques, les services d’un attaché de presse, la production de contenu à l’image d’un chargée de communication et le suivi de l’évolution du restaurant comme un journaliste. Un professionnel aidera également le restaurateur à suivre l’évolution sur les réseaux sociaux en fonction de ses objectifs grâce aux statistiques.”
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