[Insolite]

L’impolitesse des clients taxée par les restaurateurs

Ah les bonnes manières, la courtoisie, le sourire, ce sont des valeurs qui se perdent… Qu’à cela ne tienne ! Des restaurateurs ont trouvé la parade pour encourager les vibrations positives en monétisant le savoir-vivre (ou l’absence de savoir-vivre) des clients et se sont attirés une sacrée publicité ! Jusqu’à se demander si le manque de politesse au restaurant, n’était pas une tradition française…

Petite leçon de politesse au restaurant, tout en humour !

C’est à Nice, au restaurant La Petite Syrah, que cette idée est née. Si le gérant facture 1,40 euros le poli “Bonjour, un café s’il vous plaît”, “Un café” tout court coûtera quant à lui 7 euros. Il y a donc intérêt à user de ses bonnes manières si l’on veut éviter une addition salée pour un petit “kahwa”.

Destiné à détendre l’atmosphère et à faire passer un message de manière subtile et humoristique, cet impôt sur l’incorrection a été repris par le gérant du Hamburgé à Grenoble qui taxe à 1 euro « Bonjour, un café, s’il vous plaît », 1,30 euro “Un café s’il vous plaît » et à 1,50 euro le simple et dépouillé  « Un café ».

Un gros buzz sur le manque de politesse au restaurant

Cette petite plaisanterie a non seulement marché, mais elle a également créé un véritable buzz. Impossible de demeurer indifférent face à cette originale politique des prix ! En effet, les photos de ces menus aux prix variables ont recueilli des milliers de commentaires et ont lancé un véritable débat, chacun allant de sa petite histoire sur le manque de politesse au restaurant.

Selon Le Parisien, « sur le réseau Reddit, la photo du cafetier grenoblois est un des sujets les plus discutés, avec 3 500 commentaires, émanant surtout des touristes étrangers passés en France qui commentent le supposé manque de politesse du garçon de café français… ou de ses clients. »

Un ajustement des prix tout à fait légal

Comme l’a souligné Roland Héguy, président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih), amusé par cette initative, « rien n’empêche l’amabilité d’être un critère. C’est un clin d’œil parmi d’autres pour rappeler que les cafés sont des lieux de sociabilité. Et, ils en ont bien besoin, eux qui sont passés de 200 000 à moins de 35 000 en cinquante ans. »

D’ailleurs, une ordonnance de 1986 dispose que, sauf exceptions, les prix sont déterminés librement par les professionnels. La seule obligation du commerçant consiste non seulement à ne pas vendre abusivement à perte mais aussi à fournir au consommateur une information claire et précise sur le tarif qu’il a déterminé. Celui-ci doit être visible, exprimé en euros et toutes taxes comprises (TTC).

Le commerçant peut donc faire varier les prix selon les critères de son choix, à condition d’avertir des conditions de vente et à condition que ces dernières ne sont pas discriminantes selon la loi (religion, apparence physique, etc. ). Il n’y a donc aucun obstacle à tenter le coup vous aussi sur votre carte. Sourires, perplexité et amusement garantis !

 

Heba Hitti

Mise à jour le 12 décembre 2023

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